Intolérance au gluten chez l’enfant : les symptômes à repérer dès les premières semaines

L’introduction des céréales contenant du gluten dans l’alimentation d’un bébé est une étape importante, mais elle peut parfois révéler une sensibilité ou une pathologie sous-jacente. L’intolérance au gluten, terme souvent utilisé par le grand public, recouvre en réalité différentes réactions, dont la plus connue et la plus sérieuse est la maladie cœliaque. Repérer précocement les symptômes chez les jeunes enfants est crucial pour leur santé et leur développement. Quels sont ces signes parfois discrets qui doivent alerter les parents ? Comment réagir face à une suspicion ? Nous vous proposons un éclairage sur cette question importante pour le bien-être des tout-petits.

Comprendre l’intolérance au gluten et la maladie cœliaque

Cette protéine se trouve principalement dans le blé, l’orge et le seigle. La maladie cœliaque n’est pas une simple intolérance ou une allergie alimentaire. C’est une affection auto-immune chronique. Chez les personnes prédisposées génétiquement, l’ingestion de gluten déclenche une réaction immunitaire anormale qui attaque la paroi de l’intestin grêle (les villosités). Cette atteinte intestinale entraîne une mauvaise absorption des nutriments, pouvant avoir des conséquences sérieuses sur la croissance et la santé générale de l’enfant. Le seul traitement efficace est un régime d’éviction stricte et à vie de tous les aliments contenant cette substance. L’allergie au blé, quant à elle, est une réaction immunitaire différente, souvent immédiate (urticaire, difficultés respiratoires…), qui peut être sévère, mais n’implique pas l’atteinte auto-immune de l’intestin. 

Comprendre l'intolérance au gluten et la maladie cœliaque

Signes digestifs fréquents chez le bébé et l’enfant

Les manifestations de la maladie cœliaque ou d’une forte intolérance au gluten chez le bébé et le jeune enfant apparaissent fréquemment après l’introduction des céréales (généralement entre 6 et 24 mois). Les symptômes digestifs sont parmi les plus courants, bien que parfois trompeurs. Une diarrhée chronique, avec des selles souvent pâles, volumineuses et nauséabondes, est un signe classique. Paradoxalement, une constipation persistante peut aussi être observée chez certains enfants. Des vomissements fréquents après les repas, des douleurs abdominales récurrentes ou un ventre particulièrement gonflé et tendu (ballonnements) doivent également attirer l’attention. Soyez attentifs si votre bébé ou jeune enfant présente de manière répétée :

  • des difficultés digestives après l’ingestion d’aliments contenant du blé,
  • un ventre ballonné et sensible,
  • une modification notable de la consistance ou fréquence des selles,
  • une irritabilité ou des pleurs majorés après avoir mangé. 

Une cassure dans les courbes de croissance (poids et taille) sur le carnet de santé est un signal d’alarme majeur, reflétant la malabsorption des nutriments causée par l’atteinte de l’intestin. Ces signes ne sont pas spécifiques et peuvent avoir d’autres causes, d’où l’importance de ne pas tirer de conclusions hâtives. 

Signes digestifs fréquents chez le bébé et l'enfant

Manifestations extra-digestives possibles

Il est important de savoir que la maladie cœliaque ne se limite pas toujours à des symptômes digestifs, surtout chez les enfants plus grands. L’inflammation chronique et la malabsorption peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de l’organisme. Une anémie par carence en fer qui résiste aux suppléments oraux est un signe évocateur fréquent. Une fatigue chronique inexpliquée, une apathie ou au contraire une irritabilité marquée et des troubles de l’humeur peuvent aussi être liés. Chez les enfants plus âgés, un retard de croissance staturo-pondérale ou un retard pubertaire peuvent être les seules manifestations visibles de la pathologie. Des anomalies de l’émail dentaire (taches, émail plus fragile) ou des aphtes buccaux à répétition sont parfois observés. Certaines douleurs articulaires ou musculaires sans cause évidente peuvent également survenir. Une forme cutanée de la maladie, appelée dermatite herpétiforme, est possible, bien que plus rare chez le jeune enfant. 

La démarche diagnostique et l'importance d'un suivi médical

La démarche diagnostique et l’importance d’un suivi médical

Si vous suspectez une intolérance au gluten chez votre enfant en raison de symptômes persistants, la première étape est de consulter votre pédiatre ou médecin traitant. Il est absolument crucial de ne pas commencer un régime sans gluten de votre propre initiative avant d’avoir un diagnostic médical formel. Retirer le gluten de l’alimentation fausserait les résultats des tests. Le praticien évaluera les signes cliniques et pourra prescrire une prise de sang pour rechercher des anticorps spécifiques (principalement les IgA anti-transglutaminase et anti-endomysium). Si ces marqueurs sérologiques sont positifs et élevés, le diagnostic de maladie est très probable. Un suivi médical est indispensable pour :

  • confirmer le diagnostic (parfois une biopsie de l’intestin grêle est nécessaire, surtout si les anticorps sont faiblement positifs).
  • écarter d’autres causes possibles.
  • mettre en place le régime strict sans gluten, qui est le seul traitement. 
  • surveiller la croissance, la santé osseuse et la réponse au régime de l’enfant. 

La prise en charge de cette condition demande un accompagnement spécialisé (médecin, diététicien) pour assurer l’observance de la diète sans blé, orge, seigle et avoine non certifié, tout en garantissant un apport nutritionnel équilibré. Gérer les allergies ou intolérances alimentaires nécessite une vigilance constante. 

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