
Recevoir les résultats d’une analyse d’urine et y lire la mention « glycosurie positive » peut rapidement devenir une source de stress durant la grossesse. Ce terme médical qui signifie simplement la présence de sucre dans les urines est souvent associé dans l’esprit collectif au diabète. Pourtant, durant la grossesse, ce phénomène est relativement fréquent et, dans bien des cas, totalement anodin. Alors, comment savoir si c’est une variation normale due à la grossesse ou un signal d’alerte ? Suivez notre guide pour en savoir plus.
Sommaire
Comprendre la glycosurie physiologique de la grossesse
Durant les neuf mois que dure la grossesse, le corps de la femme travaille à plein régime. Le volume sanguin augmente, le débit de filtration des reins s’accélère et les hormones perturbent de nombreux processus. L’un des effets de ces changements est une modification du seuil de réabsorption du glucose par les reins. En temps normal, les reins filtrent le sang et réabsorbent la totalité du sucre pour le conserver dans l’organisme. Pendant la grossesse, ce seuil de réabsorption est abaissé.
Concrètement, cela signifie que même avec une glycémie (taux de sucre dans le sang) parfaitement normale, une petite quantité de glucose peut déborder et se retrouver dans les urines. C’est ce qu’on appelle la glycosurie physiologique. Elle est généralement faible, intermittente et n’est accompagnée d’aucune élévation du sucre dans le sang. Jusqu’à 50 % des femmes enceintes peuvent présenter ce phénomène à un moment ou à un autre sans que cela ne pose le moindre problème pour elles ou leur bébé.

Les seuils de glycosurie à surveiller et le lien avec le diabète gestationnel
Si une glycosurie faible et isolée n’est pas inquiétante, les professionnels de santé y prêtent attention, car elle peut, dans certains cas, être le premier indice d’un diabète gestationnel. Ce n’est donc pas la présence de sucre dans les urines qui inquiète, mais sa quantité et sa répétition. Voici à quoi vous attendre :
- le seuil de détection : les bandelettes urinaires détectent le sucre à partir d’un certain seuil. Une simple trace ou une faible positivité (marquée ‘’+’’) est courante ;
- la quantification : si le taux est plus élevé (marqué ‘’++’’ ou ‘’+++’’) ou s’il est détecté à plusieurs reprises lors des consultations de suivi, cela devient un signal d’appel ;
- la confirmation par la glycémie : une glycosurie anormale ne suffit jamais à poser un diagnostic. Elle déclenche plutôt une vérification du taux de sucre dans le sang (glycémie à jeun). Si ce dernier est élevé, alors le médecin s’orientera vers un diagnostic de diabète gestationnel.
Le véritable enjeu n’est donc pas la glycosurie (sucre dans les urines), mais l’hyperglycémie (sucre dans le sang). Le premier n’est qu’un possible reflet du second.
Le dépistage et la prise en charge du diabète gestationnel

Face à une glycosurie jugée suspecte ou en présence d’autres facteurs de risque (surpoids, antécédents familiaux, âge supérieur à 35 ans, etc.), votre médecin ou sage-femme vous prescrira un test de dépistage plus formel. Il s’agit généralement de l’Hyperglycémie Provoquée par Voie Orale (HGPO). Ce test se déroule en laboratoire le matin et à jeun. Après une première prise de sang, vous boirez une solution contenant une quantité précise de sucre (75 g).
D’autres prises de sang sont ensuite effectuées une heure, puis deux heures plus tard. Ce sont les résultats de ces mesures de glycémie qui permettront de confirmer ou d’infirmer le diagnostic de diabète gestationnel. Si le diabète est avéré, une prise en charge adaptée est mise en place pour assurer le bon déroulement de la grossesse. Celle-ci sera principalement basée sur des mesures hygiéno-diététiques (alimentation équilibrée, activité physique).
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Laura Dupuis est une diététicienne diplômée et rédactrice santé, spécialisée dans les régimes minceur et les programmes de nutrition personnalisée.


